l’art de l’acier de damas

Retour05/05/2019

Inscrit à l’inventaire du patrimoine culturel immatériel, le savoir-faire lié à l’acier de damas perdure dans quelques forgeries en France grâce à la dextérité de quelques artisans.

 

Rappelons tout d’abord que l’expression « acier de Damas » renvoie à deux types d’acier. Il s’agit premièrement d’un acier, aussi appelé wootz, disparu depuis le XVIIIe siècle. Réputé pour sa qualité et caractérisé par ses motifs moirés, il était principalement élaboré en Inde et au Moyen-Orient, mais il était également présent en Europe. Aujourd’hui, le terme a été repris pour désigner des aciers hétérogènes constitués de plusieurs nuances d’acier soudées et forgées pour obtenir des motifs plus ou moins complexes. Ce matériau, appelé acier Damas de corroyage, emprunte le nom du métal historique à cause de sa ressemblance avec ce dernier.
Réalisé industriellement, l’acier de Damas est aussi confectionné par quelques forgerons en France de façon entièrement artisanale. Le dessin obtenu par pliages successifs et compactages est unique et relève d’un véritable savoir-faire.
Il permet ainsi, au coutelier, de jouer avec une créativité sans fin. « Cette technique est le moyen de rendre chaleureux cet acier qui est si froid » confie le forgeron Philippe Neige.
C’est ce côté artistique mêlé à une technique hors-pair qui a poussé
Marc-Arnaud Pavageau à utilisé l’acier de Damas pour la confection de ses montres. Utilisé principalement pour
la réalisation de lames de couteaux, l’acier de Damas est très peu employé en horlogerie, ce qui a supposé pour le joaillier horloger créateur un véritable défi. Élaborée en collaboration avec un coutelier en Vendée, sa montre Damas, avec son cadran en acier de Damas, est née de cet effort. Afin de laisser s’exprimer pleinement l’élégance organique du dessin unique de l’acier, Marc-Arnaud Pavageau a choisi des aiguilles et un boîtier d’une extrême sobriété. Le résultat est fascinant.

 

Article d’Isabelle Escande – MAPMag n°3 édité par Egérie Magazine